Marie-Françoise Colombani

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Marie-Françoise Colombani
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Activités
Journaliste, écrivaine, reportrice, éditeur associéVoir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Autres informations
A travaillé pour
Distinction

Marie-Françoise Colombani (née le , Marseille), est une journaliste française, rédactrice en chef, éditorialiste, grand reporter au magazine ELLE, autrice, scénariste et défenseure des droits des femmes et des migrants.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

De 1984 à 1986, elle intègre L'Écho des savanes[1] en tant que rédactrice en chef adjointe aux côtés de Claude Maggiori avec Martin Veyron, Georges Wolinski.

Carrière[modifier | modifier le code]

Représentée par l'agence AAW de Catherine Winckelmuller[2], elle entre, en 1986, au journal ELLE comme rédactrice en chef du magazine[3],[4] puis en 1996, y redevient grand reporter et éditorialiste[5]. Elle a interviewé entre autres: Simone Veil[6].

En 2001, elle déclare, à l’AFP, être « indignée par l’unanimité des réactions internationales et médiatiques concernant la destruction des bouddhas géants de Bamiyan alors qu’il n’y a jamais eu une telle unanimité à propos de la condition des femmes afghanes » et dénonce « la négation d'un sexe par l'autre »[7].

En 2005, dans Libération, Pierre Marcelle qualifie de « sexiste » le journal ELLE, critiquant la publication d'un éditorial de Marie-Françoise Colombani qui incitait à voter oui au Référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe[8]. Cette critique est reprise par le site Acrimed qui reproche au magazine de n’avoir publié que des éditoriaux et des articles favorables au « Oui » et la traite de propagande totalitElle[9].

En 2007, la publication de Maintenant, son livre d'entretiens avec Ségolène Royal, entraine une vive négociation entre Hachette Littératures et Flammarion[10],[11]. En 2009, selon Arrêt sur image, elle est quasiment la seule voix à s'élever contre Alain Finkielkraut critiquant l'arrestation de Roman Polanski. Elle estime que le philosophe s'est exprimé « comme un macho de la pire espèce »[12]. Elle confie lors d’une intervention à l’École du Bondy Blog, dont elle a été une des marraines : « Un édito, ça déclenche les passions. On ne reçoit jamais de compliments mais les critiques… énormément. C’est très engageant. Mon éditorial sur l’affaire Polanski[13] est celui qui a déclenché le plus de réactions… On est aussi jugé par ses pairs.[14] »

En 2011, elle réalise un documentaire au Maroc sur les petites bonnes d'Essaouira[15], critique dans un éditorial la proposition de loi visant à pénaliser les clients de la prostitution[16], défend le statut des journalistes dans l'ouvrage d'Anne Rambach, Les nouveaux intellos précaires[17] et publie Millénium, Stieg et moi, chez Actes Sud, avec Eva Gabrielsson, compagne de Stieg Larsson privée d’héritage et cherchant en vain à obtenir les droits moraux sur son œuvre[18].

En 2017, elle publie un livre d'entretiens avec l'imam de Bordeaux Tareq Oubrou, La Féministe et l'Islam. En février de la même année, Alexandre Devecchio, dans un article du Figaro concernant les tweets racistes, antisémites, homophobes et misogynes, publiés entre 2011 et 2015, sous pseudonyme par Mehdi Meklat, rappelle qu'elle a été parmi les personnes à soutenir et lancer la carrière de ce dernier, en 2010[19],[20],[21], dont s'inspire le réalisateur Laurent Cantet, dans son film Arthur Rambo, sorti en 2022.

Engagement[modifier | modifier le code]

Marie-Françoise Colombani s'intéresse principalement à la cause féministe et à la question migratoire[22].

En , avec Chékéba Hachémi et une équipe de rédaction du Magazine ELLE, elle se rend en Afghanistan pour la création de ROZ (signifiant “le jour” en persan), premier magazine féminin afghan : 36 pages où les conseils pratiques se mêlent à l’éducation, l’information juridique, la poésie. Ce magazine est réalisé en collaboration avec une équipe de journalistes afghanes qui en prendra les rênes par la suite. ROZ paraîtra pendant de longues années grâce au soutien financier du groupe Hachette via la fondation ELLE[23].

Début 2009, avec la diplomate Chékéba Hachemi, elle crée l'agence de conseil EpOke, spécialisée dans l'étude, la conception et la réalisation de projets sociétaux pour les acteurs publics et privés. En collaboration avec le magazine ELLE, EpOke a publié en 2012, 2013, 2014 l'ouvrage Le Guide des Expertes (Éditions Anne Carrière) qui rassemble 500 noms de femmes expertes susceptibles d'intervenir dans les médias[24]. Afin de renforcer la place des femmes dans la société et de leur donner plus de voix, ce guide a été envoyé aux rédactions de journaux et aux programmateurs des chaînes n'invitant pratiquement que des hommes. En 2015, EpOke confie au groupe Egaé Le Guide des expertes, devenu Projet Expertes.eu, plateforme numérique de dimensions internationales.

En 2012, elle participe au comité Refondons l'École de la République, avec Nathalie Mons, directrice du Conseil national d'évaluation du système scolaire, Christian Forestier, François Bonneau, Éric Debarbieux (nouveau Délégué ministériel à la prévention de la violence scolaire) et Georges Fotinos[25],[26].

En 2016, elle écrit le livre Bienvenue à Calais: les raisons de la colère avec les illustrations de Damien Roudeau pour “refuser la honte, dénoncer l’intolérable, sortir des chiffres et des termes génériques: migrants, réfugiés, ou le moins connu «dublinés»”[27] . L’ensemble des bénéfices et droits d’auteurs sont reversés à l’Association l’Auberge des migrants[28].

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Entretiens
  • Pour l’amour de Massoud, avec Sediqa Massoud et Chékéba Hachemi, Éditions XO, 2005.
  • Maintenant, avec Ségolène Royal, Éditions Hachette Littérature, 2007.
  • Millénium, Stieg et moi, avec Eva Gabrielsson, Éditions Babelio, 2011.
  • Marie-Françoise Colombani (textes) et Damien Roudeau (dessins), Bienvenue à Calais : Les raisons de la colère, Arles, éd. Actes Sud, , 48 p., 17 cm (ISBN 978-2-330-06256-9)[30]
  • Marie-Françoise Colombani (textes) et Tareq Oubrou, L'imam et la féministe, Paris, Éditions Stock, , 200 p. (ISBN 978-2-234-08186-4)
  • Celle que j’ai laissée, avec Clarisse Quillet et Damien Roudeau, Éditions Actes Sud, 2021.
Romans
  • Parcs naturels, 1978
  • Donne-moi la main, on traverse, Éditions Fixot, 1989
  • La Traversée du désir, 1992, renommé[31] Derniers Désirs, Éditions Fixot
Publications

Filmographie[modifier | modifier le code]

Comme scénariste[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Anne Diatkine, « Potache et frondeur, «Charlie Hebdo» a souvent frôlé la mort, mais toujours ressuscité », sur Le Temps (quotidien suisse), (consulté le ).
  2. Marie Françoise Colombani, Winckelmuller
  3. Rédaction Ouest France, « Sorties littéraires. En mai, les confidences de Sophie Davant et Michel Sardou », sur Ouest France, .
  4. « A propos de la beauté », sur ina.fr (consulté le ).
  5. « L'activité de Marie-Françoise Colombani - - Elle », sur elle.fr (consulté le ).
  6. « Simone Veil : "Aujourd'hui, les femmes sont plus libres mais moins protégées" », sur elle.fr, (consulté le ).
  7. PRESSE - Dénoncer la négation d’un sexe par l’autre - Une femme invisible - en couverture de « Elle », lorientlejour.com, 28 avril 2001
  8. ELLE , folle de son oui, liberation.fr,
  9. Denis Perais, Féminins en campagne, Acrimed, 23 mai 2005
  10. Hachette et Flammarion se sont disputé le livre de Ségolène Royal, Capital
  11. Le livre de campagne de Ségolène Royal, Le Monde
  12. PÉDOCRIMINALITÉ, INCESTE : LE "MARQUEUR" FINKIELKRAUT, Arrêt sur image
  13. Déni de viol, ELLE
  14. « Non, Johnny ne peut pas mourir », sur Bondy Blog, (consulté le ).
  15. Reportage, sur ELLE.fr
  16. Passes et impasse, ELLE.fr
  17. Les nouveaux intellos précaires, Anna et Arina Rambach
  18. Eva Gabrielsson : « Je ne voulais pas que “Millénium” devienne une industrie », Le Monde
  19. Mehdi Meklat ou la barbarie à visage médiatique, Le Figaro
  20. « Les Kids : les passe-murailles de France Inter », sur lesinrocks.com, .
  21. M le magazine du Monde, « Mehdi et Badrou du Bondy Blog : « Le grand remplacement, c’est nous » », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  22. Claire Chazal, « Passage des arts. Invitée : Marie-Françoise Colombani », sur france.tv, (consulté le ).
  23. Paul Haven, « Elle Funding Afghan Women's Magazine », sur mrt.com, (consulté le ).
  24. « Le projet », sur expertesgenre.fr (consulté le ).
  25. Interview, sur Dailymotion.
  26. Rapport écrit par Alain Dulot, François Bonneau, Marie-Françoise Colombani, Christian Forestier, Nathalie Mons, pour le Ministère de l'Éducation Nationale, « Refondons l'Ecole de la République : le rapport de la concertation » (consulté le ).
  27. « Bienvenue à Calais, Les raisons de la colère, Marie-Françoise Colombani, Damien Roudeau », sur lacauselitteraire.fr (consulté le ).
  28. « L'Auberge des Migrants »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le ).
  29. [1] Ministère de la Culture, nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres janvier 2013.
  30. Natacha Bouchart face à Marie-Françoise Colombani: La préfecture annonce une évacuation progressive de la Jungle de Calais, BFMTV
  31. Renommé en raison d'une confusion possible avec le roman La Traversée du désir (1986) de Geneviève Bon

Liens externes[modifier | modifier le code]